Livre neuf. La péremption.Pour ses cinquante ans, Zélie s'est offert une retraite anticipée de son métier de professeure d'arts plastiques en proche banlieue parisienne. Fini les cours et les ados. Fini toute forme de contrainte, et aussi toute forme d'ambition personnelle. Fini ses efforts pour devenir meilleure peintre, meilleure mère, fini ses efforts pour se conformer à une époque qui lui échappe et qu'elle se garde bien de condamner pour ne pas aggraver son cas. Renoncer, c'est tellement plus tranquillisant. Son avenir ? Laisser faire. L'âge, les souvenirs. Pas si simple quand on est, comme Zélie, pourvue d'un naturel curieux et enthousiaste. Quand, contre toute prédiction, elle est bien obligée d'admettre qu'elle plaît encore. Elle n'avait rien demandé à ce type de vingt ans de moins qu'elle et qui semble ne pas se formaliser de ses rides ni de ses muscles fanés. Pas imaginé que cette rencontre la mènerait à Bukavu, en RDC, où le détachement, comme la tranquillité, cela n'existe pas. L'altérité, ça, Zélie ne sait pas y échapper. Renoncer tout à fait, ça ne s'improvise pas.