PROMENADE AMOUREUSE DANS LES OPERAS DE HAENDEL

Promenade amoureuse dans les opéras de Haendel

par Luc Hernandez

Mardi 9 décembre 2025
19 h 15

Librairie L'oeil cacodylate
31 rue Auguste-Comte
69002 LYON

Réservations recommandées :
contact.oeilcacodylate@gmail.com

Si Haendel est largement reconnu pour ses oratorios comme Le Messie, on oublie trop souvent qu’on lui doit le plus grand répertoire d’opéra baroque de son temps : 39 œuvres qui sont autant de créations originales, avec des chefs-d’œuvre comme Jules César, Alcina, Ariodante ou encore Serse et son air le plus célèbre, « Ombra mai fu ». L’ambition de ce livre est d’être le premier guide complet de référence sur les opéras de Haendel, en établissant le corpus de ce répertoire colossal, croisant pour la première fois toutes les sources historiques
disponibles. Il s’agit donc d’établir la genèse de chaque œuvre et sa postérité, depuis sa réception contemporaine jusqu’à une sélection discographique disponible aujourd’hui, avec une analyse exhaustive, des génériques et des résumés correspondant à la réalité des partitions, ce qui n’était bien souvent pas le cas jusqu’ici. Un livre-somme donc, totalement inédit, y compris en langue étrangère.

Haendel a passionnément composé des opéras (trois fois plus que d’oratorios), jusqu’à ce qu’il ne lui soit plus du tout possible de le faire. C’est aussi cette obsession que veut raconter ce guide. Celle d’un compositeur allemand immigré, féru depuis son plus jeune âge d’opéra italien – et uniquement italien – au point de l’imposer en Angleterre avec un succès sans égal, en pleine effervescence des théâtres londoniens. Avant que les nationalismes ne finissent par y mettre un terme… L’amour de l’opéra chez Haendel est aussi un rêve européen, transformant l’art vocal italien en véritable art dramatique, fusionnant les styles de son époque en un geste personnel, posant les bases du théâtre musical moderne, jusqu’à la comédie musicale. C’est tout le paradoxe et la difficulté de son approche musicologique aujourd’hui. L’opéra au temps de Haendel n’en est encore qu’à ses balbutiements, le compositeur n’y tient qu’une place secondaire, et les castrats y occupent le devant de la scène… jusque dans les colonnes des journaux. Pourtant, Haendel sera un des premiers à imposer sa personnalité et sa conception aux chanteurs-stars d’alors, au prix parfois d’anecdotes homériques. Mais pour comprendre son apport à l’histoire de l’opéra, il faut analyser les lois dramatiques internes du bel canto baroque, aujourd’hui souvent méconnues. Au-delà du plus grand florilège d’airs lyriques de son temps, c’est en comprenant la poésie particulière de la dramaturgie baroque qu’on peut mesurer le génie propre à Haendel, et mesurer ainsi son extraordinaire modernité : l’éloge de la nature, l’humour et l’anti-héroïsme, le pré-romantisme et la dévotion aux sentiments, un féminisme résolu qui va de pair avec les débuts de la caractérisation des personnages ou de la psychologie, ou encore la peinture symphonique des décors et des atmosphères.